En 2022-2023, l’exceptionnel corpus de tapa (étoffes d’écorce battue) de Uvea (Wallis) et de Futuna que conserve le musée du Quai Branly - Jacques Chirac (mqB-JC) a fait l’objet d’une étude inédite, dans le cadre d’un Master 2 (M2) de l’École du Louvre (EdL) grâce à un financement FSP. Cette recherche a permis d’établir des catégories formelles et fonctionnelles, en lien avec une chronologie et une analyse iconographique des 124 tapa répertoriés. Elle a également permis d’initier un examen préliminaire des matériaux constitutifs et de l’état de conservation de l’ensemble des pièces. Sur ce socle, une nouvelle phase est envisagée.

Nous déployons une dynamique visant à comprendre plus finement la production, la matérialité et les usages de ce patrimoine en associant sciences de la conservation et sciences humaines, ainsi que, en premier lieu, les savoirs et les pratiques des communautés sources.

Pour l’ingénieur-e d’étude il s’agira d’accroître les connaissances matérielles par le recours à des équipements d’imagerie et à des analyses physico-chimiques permettant de caractériser précisément les matériaux et les techniques investis dans la fabrication des tapa de ‘Uvea et de Futuna du XIXe siècle à nos jours.

Les partenaires de ce projet sont le mqB-JC, le Centre de Recherche sur la Conservation CRC UAR 3224 et la Délégation de Wallis et Futuna à Paris.

La mission envisagée a pour objectifs d’adapter et de mettre en œuvre des techniques et de caractérisation physico-chimique des matériaux employés dans la fabrication des tapa des collections du mqB-JC.

Le but principal de cette étude sera de déterminer les matériaux organiques et inorganiques utilisés dans la production des tapa, comblant ainsi une lacune actuelle dans la littérature scientifique. Une investigation approfondie sera ainsi menée en privilégiant les équipements présents au mqB-JC, ainsi que la plate-forme analytique et l’expertise dont dispose le CRC.

L’ingénieur-e d’étude travaillera aux côtés de Julie Gordon, pour effectuer de l’imagerie en microscopie (optique, numérique et au besoin électronique à balayage), des mesures de pH ainsi que les analyses aux spectromètres XRF ou IRTF. Pour caractériser des tracés colorés à l’aide de techniques non-invasives d’imagerie en réflectance diffuse (imagerie hyperspectrale VNIR), il/elle travaillera avec le pôle « couleur et effets visuels » du CRC (Aurélie Tournié, Anne Michelin et Émeline Pouyet). Ces données permettront de déterminer s’il existe une corrélation entre certaines techniques de production et des provenances avérées (‘Uvea ou Futuna), et si le type de support et/ou de tracé est déterminant dans l’état de conservation observé sur les pièces du corpus de tapa. À cet effet, en collaboration avec l’équipe du CRC, une approche statistique pourra être mise en place à partir des données issues des analyses

Le/la candidat·e retenu·e contribuera à différents aspects du projet :

-         Préparer et conduire les expériences de caractérisation.

-         Mettre en œuvre une ou plusieurs techniques expérimentales conduisant à l'obtention de connaissances sur la nature du matériau étudié (pigments/colorants/sous-couche/fibre).

-         Traiter, interpréter et mettre en forme les données expérimentales, exploiter les résultats avec les collaborateurs.

-         Diffuser et valoriser les résultats de recherche.

Conditions de travail : Travail à temps complet

Résidence administrative : Établissement public du musée du Quai Branly - Jacques Chirac (222, rue de l’université- 75343 PARIS cedex 07)

Le musée du Quai Branly - Jacques Chirac s'engage à promouvoir l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et la prévention des discriminations dans ses activités de recrutement. En novembre 2022, l’établissement s’est vu décerner par l’AFNOR le label Egalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Tous les postes sont ouverts aux personnes en situation de handicap.

-         Les candidat·e·s doivent avoir une formation en sciences des matériaux/caractérisation physico-chimique et montrer un intérêt pour le patrimoine.

-         Connaissance de certaines techniques de caractérisation parmi les techniques énoncées dans le projet.

-         Des compétences expérimentales et théoriques en matériaux du patrimoine.

-         De bonnes bases sur l’apparence des matériaux seront également un plus.

-         Il est attendu des candidat·e·s rigueur et autonomie, ainsi que la capacité à travailler au sein d’une équipe interdisciplinaire.

-         Langues : Français C1/C2, Anglais B1 /B2